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Environnement

4 min de lecture

Publié le 25/09/2018

Par Alexandre BROCHOT

Le littoral aménagé pour tous

La construction du Kustram en Belgique est un modèle d'urbanisme qui offre à la population un quotidien plus pratique. 

Si on vous dit Kusttram ça vous inspire pas grand-chose pas vrai ? Nous non plus, et pourtant ! « Kust » signifie « où », et un tram est une forme de transport en commun urbain ou interurbain. Mais même là, vous ne savez pas trop de quoi cet article va bien pouvoir parler, un « tram d’où » ?

De Belgique ! Le Kusttram est le tram du littoral belge, cette ligne est en fait la plus grande ligne de Tram du monde et s’étale sur 67km entre la frontière française et néerlandaise. Elle dessert 68 gares et circule entre mer et dune de La Panne à Knokke-Heist en près de 2h30.

Les avis à propos de la côte belge sont très controversés, certains la trouve laide et iraient même jusqu'à dire que c’est un exemple parfait de tout ce qu’il ne faut pas faire en terme d’urbanisme. D’autres en revanche sont fous de ces stations balnéaires singulières, ainsi que les histoires qu’elles détiennent. Entre nature, culture et ville, la côte belge est une des principales régions touristiques du pays en raison de son urbanisme très particulier.

1. Une fois, le Kusttram 

En 1830, la Belgique qui compte sur le développement ferroviaire pour booster son économie, est déjà dotée d’un grand nombre de voies navigables. Les trains dans un premier temps, puis les trams, plus faciles à aménager, servent alors à relier les villages entre eux et à ses habitants d’aller travailler.

Léopold II, monté sur le trône en 1865 et surnommé « le roi bâtisseur », est à l’origine du projet de la construction du tram du littoral avec son projet de rendre la côte accessible à tous. En 1885, le premier tram à vapeur s’élance alors entre Ostende et Middelkerke. Deux ans plus tard, 7 stations sont ajoutées au trajet initial suite au succès rencontré, le nombre de voitures sur la route attenante au tram est décuplé, le standing des stations monte. Les tronçons sont morcelés et l’électricité arrive. Les différents moyens de locomotions cohabitent. 

Le tram survit aux deux guerres mondiales et à la crise des années 30 mais suscite de nombreux débats dans les années 60. Des immeubles construits sur la côte jusqu'aux années 90 ont engendré l'installation de routes sur les dunes sauvages. Elles ont été interdites, suite aux controverses causées par la perte occasionnée d'une partie de la nature lors de la construction.

Aujourd’hui, le Kusttram transporte 13 millions de passagers par an : écoliers, retraités, travailleurs et vacanciers : randonneurs ou shopper, avec leurs valises, leurs surfs ou leurs cerfs-volants. Le tram du littoral n’a jamais connu autant de succès, personne ne peut résister à sa vue imprenable sur la mer du Nord.

2. La côte et son urbanisme

Aujourd’hui, les terres agricoles, le tissu urbain et les infrastructures de transport, industrielles ou commerciales occupent l’essentiel de la bande littorale

a. Le tourisme

Le tissu urbain connaît une croissance précoce suite à l’émergence plus ou moins rapide des stations et est à mettre en parallèle avec la mise en place des réseaux de communication comme le tramways.

La plupart des stations balnéaires présentent un schéma d’expansion similaire. Souvent, à partir d’un ancien noyau villageois à l’abri des dunes, les premières constructions sont établies le long de la route joignant ce noyau à la côte. Ensuite, le bord de mer connaît une extension linéaire du bâti, le long de la digue, élément caractéristique du front de mer belge.

Durant la première moitié du XXe siècle, cette occupation rapide de l’espace se fait, à l’échelle de la station, par « blocs » successifs, selon des schémas urbanistiques planifiés au niveau local privilégiant l’habitat non jointif. Ce mode d’urbanisation étant très consommateur d’espace, le bâti se développe de plus en plus à l’intérieur des terres.

Durant la seconde moitié du XXe siècle, l’urbanisation de l’espace littoral continue, mais à un rythme moins soutenu. La démocratisation du tourisme s’accompagne de la mise en place d’une urbanisation basée sur l’immeuble à appartements, bâti en hauteur. Cette régénération exceptionnelle du front de mer par des générations successives d’immeubles a été à l’origine d’atteintes paysagères maintes fois décriées mais a probablement contribué à ralentir l’expansion des surfaces urbanisées. Néanmoins, si le taux de croissance annuel moyen du bâti ralentit fortement à partir des années 50 (1,1 % par an en moyenne contre 4,2 % entre 1913 et 1950), cela représente encore plus de 70 hectares nouvellement urbanisés par an.

Parallèlement à cette densification, à partir des années 70, de nouvelles formes touristiques vont relancer l’occupation extensive de l’espace littoral : les villages de vacances, ils ne se localisent pas à proximité de la mer mais généralement à plus de 2 km du rivage. Cette localisation est imposée par l’ampleur de l’espace nécessaire au fonctionnement de ces infrastructures, ce qui les exclut des zones les plus proches du littoral, saturées et/ou aux coûts fonciers élevés. Ces campings se répartissent donc de manière inégale et sont massivement présents dans les communes populaires (La Panne, Knokke…).

b. Transport et activités industrielles

Les zones portuaires occupent des superficies importantes. Le port Zeebrugge a été construit à l’indépendance de la Belgique dans un but relativement indépendant de la logique touristique. Sa construction était essentiellement guidée par un souci d’indépendance vis-à-vis des Pays-Bas et son expansion ne cesse d'être développé afin de permettre l’accueil de grands navires pétroliers ainsi que différents espaces spécialisés (terminal conteneur, gazier, roll on-roll off). Les autres développements portuaires sont plus modestes et se limitent essentiellement à Ostende et Nieuport, qui eux, se développent dans un cadre touristique.

Les zones industrielles occupent de grandes superficies à proximité d’Ostende, de Zeebrugge et de Furnes et croissent régulièrement à partir de 1950. Elles sont souvent associées aux infrastructures portuaires mais également, depuis la fin des années 70, à plusieurs zones commerciales périphériques (dont notamment le parc commercial de Middelkerke).

Les aéroports occupent également un espace important dans la bande littorale

Outre l’aérodrome militaire de Coxyde construit au cours de la seconde guerre mondiale, Knokke représentait dans les années 30, un aérodrome de superficie considérable ayant alors une vocation essentiellement touristique. C’était le moyen d’accès au littoral pour les classes aisées. Il est actuellement remplacé par des prairies, des forêts de conifères et des équipements sportifs. Il a été utilisé massivement durant la seconde Guerre mondiale et le terrain fut fermé en 1950 car il freinait le développement de Knokke vers l’est. L’aéroport d’Ostende quant à lui, assure la liaison Bruxelles-Londres des 1927. Le terrain devint vite trop petit, et est agrandi durant et après la seconde Guerre, à la fin des années 80, l’aéroport d’Ostende occupe l’étendue qu’on lui connaît aujourd’hui.

Après cet article, vous ne pourrez plus dire que votre trajet de tram vous paraît interminable. Et même si en Belgique, il ne fait pas toujours très beau, vous savez maintenant qu’il y a de nombreux autres avantages sur le littoral belge en plus de leurs très bonnes bières !

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